En Egypte, à chaque région sa spécialité

Soha Gafaar Hanaa Khachaba Samedi 02 Février 2019-15:54:25 Dossier
En Egypte, à chaque région sa spécialité
En Egypte, à chaque région sa spécialité

Pour lutter contre les basses températures, quoi de mieux qu’une soupe aux lentilles jaunes, ou une pâte feuilletée au miel et au beurre ? En effet, nous sommes nombreux à penser que manger plus riche permet de protéger du froid. En Egypte, c’est pareil. On pense que manger plus riche permet de se réchauffer. La majorité des familles égyptiennes optent donc pour des plats riches en calories, même si parfois d’autres recettes semblent être parfaitement végétariennes !

 

Si les Egyptiens partagent certaines habitudes culinaires, chaque région se distingue cependant des autres sur les plats consommés pendant les différentes périodes de l’année. Du nord au sud, de l’ouest à l’est, la gastronomie varie un peu en fonction du climat, des habitudes et des coutumes. Chaque saison a ses légumes et fruits, d’où la diversification des recettes. Les besoins en apports caloriques des habitants de chaque région sont aussi différents, ce qui explique un peu les ingrédients qui entrent dans la confection des spécialités faisant la réputation de telle ou telle ville.

Dans les lignes qui suivent, le Progrès Egyptien vous accompagne dans une balade à l’aspect gastronomique dans quelques gouvernorats pour vous faire connaître les recettes les plus populaires. Dans ces villes que nous allons visiter, la table est souvent garnie de ces spécialités « hivernales », dont la saveur et l’arôme réchauffent et réjouissent.

 

Louxor

La soupe aux lentilles et les fèves fraîches, deux plats incontournables !

Pour se réchauffer, les fellahs, principaux habitants de celle ville du sud, consomment à profusion la soupe aux lentilles jaunes et les fèves fraîches. Celles-ci se consomment crues ou cuites mais nécessitent un peu de préparation préalable pour les débarrasser de leur peau épaisse. Il faut d’abord couper les extrémités des cosses. Ouvrir la cosse et récupérer les fèves. Lorsque les fèves sont jeunes et tendres, retirer uniquement le petit appendice qui la reliait à la cosse. Elles se consomment crues avec un peu de beurre demi-sel. Lorsque les fèves sont plus grosses, enlever leur première peau. Vous pouvez ensuite passer à la cuisson.

Dans les parages des petites mosquées et des principales places, les marchands des fèves fraîches se promènent surtout en hiver. « C’est un plat populaire. On le sert souvent aux malades car ça permet une cicatrisation rapide des blessures et calme les maux d’estomac », assure le hajj Mahmoud, marchand ambulant de soupe aux fèves fraîches. Après les avoir abondamment lavées, le hajj Mahmoud met les fèves dans une grande marmite remplie d’eau. Les fèves sont submergées dans l’eau pendant 6 heures, le temps de germer. Ensuite, on les égoutte. Pendant pas plus de 5 heures, les fèves sèchent à l’air libre. Puis, on leu rajoute du sel, du cumin, des épices au choix et de l’ail. « Quelques gouttes de citron et… bon appétit », dit le hajj Mahmoud en souriant. Un bol de soupe aux fèves ne coûte que 5 LE. Elle est servie chaude avec des croûtons tout comme la soupe aux lentilles cuite à peu près de la même manière.

 

Qalioubia

Le farci du chou, appréciez le bon goût !

Dans cette ville du Delta, la soupe aux lentilles est aussi reine. Le farci du chou s’invite aussi en bon rival. Les feuilles du chou sont farcies d’un mélange spécial de riz blanc aux herbes et enroulées en petits doigts. Ces deux spécialités sont riches en vitamines et en hydrocarbures et aident à lutter contre la sensation du froid et les maladies pulmonaires et immunitaires. Le gouvernorat de Qalioubia est effectivement réputé pour la culture du chou.

 

Ménoufia

Les pâtes feuilletées, un délice irrésistible !

Le fétir michaltet, un vrai régal indéfinissable ! Le goût de cette grande pâte feuilletée, sa couleur dorée, et son doux toucher ne laissent personne indifférent. Le gouvernorat de Ménoufia est connu pour ces fétirs extrêmement délicieux. Il y a un endroit spécifique, la Mecque de tous les chercheurs de cette spécialité, à savoir Borj Al Ménoufia, situé dans la ville de Qouesna. Borj Al Ménoufia est un lieu phare du gouvernorat.

Sous le khédive Ismaïl et Tawfiq après lui, les cuisiniers originaires de Ménoufia préparaient ces pâtes feuilletées à l’ordre du roi qui les commande afin d’impressionner ses invités. Les fétirs de Ménoufia sont très différents aux fétirs que vous pouvez acheter à d’autres villes ou régions. Même le président Sadate veillait à en commander à sa table quand il recevait des grandes personnalités internationales. Les pâtes feuilletées sont un aliment sucré et salé. Servies au miel ou au fromage, les fétirs demeurent une spécialité irrésistible de Ménoufia.

 

Béhéra

La soupe aux lentilles, un plat peu coûteux commun à toutes les tables !

Cette soupe à base de lentilles n’est plus l’apanage des foyers pauvres. Les familles riches aussi en consomment surtout en hiver pour bien se mettre au chaud. Elle compte parmi les recettes populaires les plus consommées en Egypte, aux côtés des fèves. Les habitants de Béhéra en mangent beaucoup pour compenser une consommation médiocre de viande rouge ou de poulet, très chers pour une population à faible revenu. Le prix des lentilles ayant follement grimpé, ce plat s’offre désormais également sur les tables des ménages riches.

« Dans les quartiers populaires surtout, la soupe aux lentilles est énormément appréciée. Les lentilles sont une source bon marché de protéine végétale », dit Salma Al Sayed, une employée. Elle affirme que sa famille, grands et petits, aime la soupe aux lentilles, généralement assortie aux délicieux croûtons tartinés avec du beurre et de l’ail. C’est le plat indétrônable au repas du dîner, tout comme le Koshari (un mélange de lentilles noires, du riz, des pâtes, de pois chiche assaisonné avec de la sauce tomate particulièrement épicée).

 

Assouan

La "sékhina" est indispensable

La "sékhina" est un des plats qui sont propres à la ville d'Assouan. C'est un mets qui est devenu également trop populaire parmi les familles égyptiennes et un de leurs plats préférés en hiver.

Le plat se compose, d'après les habitants d'Assouan, de viandes, d'oignon, de tomates pour en faire la sauce, du sucre et du piment. En préparant ce plat, une odeur fort alléchante s'en dégage et les épices et le piment servent à vous donner de la chaleur pour vous réchauffer lors des nuits froides d'hiver.

 

Assiout

C'est la "séksékia" qui gagne !

Assiout est une des villes de la Haute-Egypte qui est fameuse pour ses grands champs de blé pendant toute l'année. De nombreux plats sont connus dans cette ville, que les petits enfants aiment et sont faciles à préparer.

"Al-makhrouta", "Al-qadoussia" et la "séksékia" sont les plus fameux en hiver. Après avoir broyé le blé, on le mélange avec de l'eau puis on lui ajoute du beurre pour doter le corps de hautes calories et donc d'énergie qui servent à se réchauffer en hiver. La "séksékia" est un plat peu coûteux et très simple à préparer. Certains préfèrentlui ajouter du sucre, ou du miel ou de la confiture. C'est le plat "roi" en hiver dans les villes de la Haute-Egypte.

 

Charqiya

Lecouscous et la "mafrouka" règnent

Chaque gouvernorat a son plat populaire. A Charqiya, on aime le couscous et la "mafrouka". On les présente chauds et sont les plus demandés en hiver.

On trouve ces plats même sur les plus fameuses places de ce gouvernorat.

Si la "mafrouka" est confectionnéeà base de farine de blé puis est trempée dans du lait et des noisettes et amendes, la "makhrouta"- un autre plat fameux dans ce gouvernorat- est quant à elle, préparée à base de farine blanche et cuite à lavapeur, puis, on lui ajoute du sucre.

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